Bâton

Les anciens Chinois nommaient le bâton « Mère de toutes les armes »… Il était, en effet, considéré à la fois comme un outil, une arme et un instrument symbolique de pouvoir.

Comme en occident, il était représentatif de la base et du sommet de toute hiérarchie sociale… tel le bâton du gardien de la paix ou celui du Bâtonnier de justice, celui de l’humble moine ou la Crosse Papale, c’est la canne du soldat ou le bâton du maréchal, celui du mendiant ou le bâton du Magicien, c’est également le bâton du paysan ou le sceptre royal…

Dans cette optique universelle , le bâton est à la fois le symbole de la simplicité, du dépouillement mais également le signe distinctif de la dignité et de la puissance. En Chine, les fresques funéraires de Mawangdui, datées de 194 av. JC, attestent que ce même bâton fut utilisé dans le cadre de la gymnastique Taoïste (Daoyin Fa) par la Duchesse de Dai.

La pratique englobe divers aspects classiques du travail du bâton, tant dans le cadre énergétique que dans le cadre martial ou symbolique…

  • Le Bâton support de l’Energie Corporelle.
    Forme de préparation fondamentale et manipulations de base (MO GUN YIN FA)…
  • Le Bâton du Paysan : NONGMIN GUN.
    Les cinq Techniques Essentielles : la Taille, l’Estoc, le Contre, le Tournoiement , le Blocage.
  • Le Bâton du Guerrier : BING GUN
    Les parades, les feintes, les gardes, l’enchaînement des Cinq Liaisons , applications principales.
  • Le Bâton de l’Officier : JUNGUAN GONG
    La forme du « Bâton rebondissant » HAN CHING GUN DAO
  • Le Bâton du Maréchal YUE FEI : YUANSHUAI GUN
    La Méthode du Bâton de Commandement aux troupes qui fut à l’origine du XINGYI QUAN… C’est la fameuse méthode d’Interne de la « Lance à Crochet de Yue Fei » (YUE FEI GULIEN QIANG). Aussi nommé « Bâton d’Interne » (NEI GUN) car basé sur le travail des cinq éléments de l’Energie…
  • Le Bâton du Magicien : LINGDAO GUN
    Il s’agit du « Bâton Taoïste » de la liaison des Energies de la Terre et du Ciel ou « Bâton de l’Immortel au Pin Rouge » (WONG TAI SING GUN). Cette approche, très particulière, est celle issue d’une tradition secrète léguée par un ancêtre de WONG TAI MING qui est toujours honoré dans un temple de Hong Kong depuis 1915.

Le bâton

Rien de plus aisé que de se baisser pour s’emparer d’un bâton, ou d’en tailler un dans une branche et de le destiner à la marche, à guider des bêtes,… à se protéger, pour cela le bâton précède les autres armes. Aussi il est considéré dans les arts de défense chinois comme la mère de toutes les armes car qui sait manipuler le bâton peut manier toutes les autres armes, en particulier les armes chevaleresques symboliques du guerrier : mais outre son emploi comme arme chevaleresque dans les arts martiaux le bâton long est aussi un support idéal de pratique à tous les points de vue : corporel, gymnique, énergétique et symbolique.

Il se prête parfaitement aux échanges avec partenaire « à distance » permettant une approche avec plus de recul et rendant plus simple le contact pour certains.

Plus que dans les autres pratiques de Dao Yin de Xing Y Chuan ou de Kung Fu proposées dans nos cours le bâton permet une liaison des deux membres supérieurs pour une meilleure compréhension du corps comme unité fondamentale.

La forme de préparation dite aussi bâton de la duchesse de Daï :

Il s’agit d’un ensemble d’exercices très anciens transmis au sein de notre tendance depuis de nombreuses générations ; des fouilles archéologiques récentes ont d’ailleurs révélé que ces formes gymniques avec un bâton étaient déjà pratiquées du vivant de la duchesse de Daï, au 3ème siècle avant JC.

Cette préparation concerne d’abord sur les différents étages de la colonne vertébrale pour un assouplissement et un renforcement des disques intervertébraux, puis les épaules et les hanches, les coudes et les genoux, les poignets et les chevilles, les mains et pieds, les doigts et les orteils sont par la suite sollicités Un travail général qui se poursuit au fil des cours par une pratique tendineuse et musculaire, organique, circulatoire et énergétique : un travail complet de remise en forme !

Le bâton du paysan :

Un simple bâton employé comme arme de base dans des formes naturelles et directes, voilà la forme de bâton du paysan.

Dans le bâton du paysan les formes d’attaques et de parades appropriées de base correspondent aux quatre orients et au centre.

Soit cinq attaques et cinq parades en direction des points vitaux : sommet du crâne, entrejambes, côtes flottantes à droite et à gauche et base du sternum sont visés et protégés.

Dans cette pratique de base où la précision doit être maître mot, le pratiquant apprend la rigueur tout en s’amusant et en se plaçant dans les cinq directions. À cela, quand la pratique est assurée, viennent s’ajouter des déplacements : de statique on évolue vers, statique vers linéaire, linéaire, linéaire vers demi-circulaire, et circulaire pour arriver vers le déplacement libre et le retour vers la forme statique.

Le bâton du guerrier :

En parfaite concordance avec les cinq éléments du système énergétique traditionnel chinois, les mouvements sont exprimés dans le cycle de génération : terre, métal, eau, bois et feu. La terre comme principe de protection centrale s’exprime par le blocage, le métal par le détournement et le mouvement vers l’extérieur, l’eau par la pique, l’esquive par le mouvement vers le bas, le contre et le mouvement vers l’intérieur correspondent au bois, la frappe vers le haut au feu.

Le bâton est aussi considéré comme la mère de toutes les armes c’est l’arme de l’élément terre. Les armes symboliques du guerrier sont pour les autres éléments, le sabre pour le métal, la lance pour l’eau, la hallebarde pour le bois, l’épée pour le feu.

L’étude des mouvements à deux conforte l’idée qu’il faut imaginer les éléments en relation les uns avec les autres. Lorsque l’un des partenaires engage un mouvement de métal, l’autre devra répondre par le feu car ce dernier fond le métal, comme il peut être éteint par l’eau, elle-même absorbée par la terre… avec le travail du bâton la théorie des cinq éléments expliquée et effectuée dans le mouvement !

Les formes longues enchaînées :

Il s’agit des taos de bâtons, au nombre de trois ils sont issus du style Tang Lang, la mante religieuse des sept étoiles du Nord. Chaque forme met le pratiquant dans un mouvement spécifique :

  • Le bâton rebondissant : on place dans un premier temps le corps et ensuite le bâton.
  • Le bâton volant : on place le bâton puis le corps. -Le bâton qui intercepte : le corps et le bâton se placent en même temps.

Le travail des postures et des déplacements des cinq animaux permet un profond ren­forcement interne comme externe et une souplesse intéressante des jambes.

Le bâton de l’interne du général Yue Fei :

Général aux frontières au 12ème siècle en Chine, Yue Fei, devenu un héros national est à l’origine de notre courant.Il est le créateur de la méthode de commandement aux troupes qui se faisait avec une anicroche, sorte de lance à crochet pourvue d’un étendard et d’un poids à l’une de ces extrémités. Nous continuons à transmettre ce savoir avec un simple bâton. Cette forme du bâton de l’interne est en relation directe avec l’art interne enseigné dans l’école, le Xing Yi Quan ou Poing de l’unité du corps et de l’esprit.

Cette forme, l’une des plus simples à apprendre, est aussi celle qui ouvre à une multitude d’applications, et la recherche dure toujours…

Le bâton un apprentissage de tous les instants, venez essayer !