Kung Fu

Nous faisons tous du Kung Fu sans le savoir. Que l’on se réalise dans la cuisine, le jardinage, le dessin… on fait du Kung Fu. En effet le terme « Kung » désigne le travail accompli, le but atteint et « Fu » : l’être humain. Donc Kung Fu se résume au but atteint de l’être humain réalisé. Cette dénomination désigne communément l’ensemble des arts martiaux chinois qui se composent de multiples styles.

Dans notre école traditionnelle San Yi Chuan trois courants externes sont présents, le Wing Chun, le Tang Lang et le Hung Gar. Ce dernier style popularisé depuis des décennies par la famille Hung est régulièrement pratiqué dans les cours de l’association. Quelques grands experts comme Lin Shi Rong ou Wang Fei Hung ont permis à ce style d’être reconnu parmi les plus efficaces.

Le Hung Gar : cet art est né suite au démantèlement du monastère de Shaolin par les Mandchous (Qing) au 17ème siècle. Succédant aux Ming les Qing préférèrent renverser et écraser le monastère de Shaolin fidèle à la dynastie Ming. Malgré cela plusieurs moines s’échappèrent et fomentèrent des révoltes jurant de rester fidèles et de restaurer les Ming en renversant les Qing. C’est à partir de ce mouvement que sont nés cinq styles externes : Hung Gar, Liu Gar, Mo Gar, Choi Gar et Li Gar. Les deux derniers associés au Fut Gar presque disparu ont donné naissance au Choi Li Fut, style également très pratiqué. Le Sud Est de la Chine reste le berceau géographique chinois, même si les apports extérieurs sont nombreux et l’on sait que Bodhidharma dans sa pérégrination vers l’Est a laissé quelques traces de son passage à Shaolin…

Une pratique toujours fidèle à l’esprit : le salut partagé par toutes ces formes de Kung Fu est formé par l’union du poing et de la paume, il symbolise la rencontre du so­leil (poing) et de la lune (paume),…mais est toujours l’expression concrète de l’origine de ces pratiques puisqu’il signifie aussi « renversons les Qing restaurons les Ming ».

Le Kung Fu ne se réduit pas à un ensemble de techniques de combat. C’est selon son appellation complète, Kung Fu Wu Shu, une pratique chevaleresque. Car il s’agit bien comme le terme de Wu Shu « la main qui arrête l’hallebarde » le signifie, de ne s’engager dans des hostilités qu’après avoir épuisé toutes les voies de la conciliation.

L’échauffement de remise de forme est destiné à tonifier, régénérer les muscles et les tendons, la moelle osseuse, les sinus, donc à accroître le passage du souffle et renforcer les énergies. Cet exercice provient d’un enseignement directement issu du passage de Bodhidharma au temple de Shaolin. Après une méditation posturale de plusieurs années ce dernier eu recours à ces mouvements pour assurer une régénération rapide de l’organisme, ce qu’il enseigna par la suite aux moines.

Les formes de poing, de blocages et de déplacements :

Tous les mouvements sont développés selon cinq formes fondamentales correspondant aux Cinq Éléments : Eau, Bois, Feu, Terre, Métal ; mis en place afin d’être déroulés dans les quatre directions autour de l’axe central.

  • A l’Eau correspond une frappe et une protection vers le bas en direction des reins et de la vessie.
  • Au Bois une frappe et une protection vers l’intérieur pour le foie et la vésicule biliaire.
  • Au Feu une frappe et une protection vers le haut pour le cœur et l’intestin grêle.
  • A la Terre une frappe et une protection au centre pour la rate et l’estomac.
  • Au Métal une frappe et une protection vers l’extérieur pour les poumons et le gros intestin.

Chaque forme est en relation avec un organe et un viscère, le Kung Fu est en effet une pratique destinée à renforcer la santé et l’intégrité physique plus généralement. Les méthodes de déplacements calqués sur les animaux typiques de l’énergétique chinoise complètent cette approche avec les mouvements du singe, du tigre, du léopard, de l’ours et du héron.

Ces exercices de base se réalisent seul puis avec partenaire dans un esprit d’échange et de respect mutuel. Le travail entre partenaires, sans rivalité est en effet le meilleur moyen pour chacun de progresser dans la pratique. Il n’est d’adversaire que soi-même ce que le Kung Fu aide à comprendre.

D’autres exercices spécifiques sont enseignés dans les cours, ils prennent les noms de « sceaux impériaux », « sceaux des animaux », « poings dragons »,…

Enfin l’apprentissage codifié de l’ensemble des mouvements se fait dans un ensemble de tao. Le style Hung Gar renferme à lui seul plusieurs dizaines de formes différentes, et chaque tendance se distingue dans la pratique de son propre tao.

Le tao de notre école est celui du « double poing du tigre et du héron » (« Hu Re Chuang Xing Quan »). Au cours de l’exécution de ce tao le pratiquant met en scène les mouvements du tigre et ceux du héron dans quatre séries distinctes et les combinent avec différentes techniques de déplacements : statique, linéaire et circulaire.

Les pratiques du Kung Fu avec armes existent aussi et ce style en possède beaucoup : le sabre, la hallebarde, la lance, …

Alors venez prendre une part de cette tradition vivante avec nous ! Faites du Kung Fu!